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dimanche 13 juin 2010

[Rétro] Hommage: Marina Semyonova à la télé russe

La vidéo rétro cette semaine est en hommage à la danseuse russe Marina Semyonova décédée cette semaine à l’âge de 102 ans. Il s’agit d’un extrait d’une émission télé russe de la fin des années 40.



Marina Semyonova a été la première prima ballerina russe. Issue de l’école Vaganova elle a fait ses débuts au Kirov (Mariinsky) avant d’être transférée par Staline au Bolchoï. Elle a été également la première danseuse soviétique à se produire à l’étranger. Elle avait entre autres interprétée Giselle à l’Opéra de Paris en 1935 sous la houlette de Serge Lifar.

J’aime ce genre de vidéo qui nous montre à quel point les corps des danseurs étaient différents à l’époque. J’aime la grâce de ses ports de bras et puis le rendu de ces tours attitude avec cette jupe.




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jeudi 18 décembre 2008

Bettie Page - Hommage

Oui je suis un peu en retard mais la dame mérite bien son hommage quand même! Bettie Page (ou Betty Page selon son certificat de naissance), Pin Up de légende, est décédée jeudi dernier des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 85 ans. Pourquoi parler de la miss sur ces pages alors qu'elle est principalement connue pour ses photos dénudées? Et bien parce que Bettie était également, voir même avant tout en ce qui me concerne, une star de l'art performatif burlesque et qu'à cette occasion elle a participé à de nombreuses vidéodanses ainsi qu'au film - désormais quasi introuvable - Striporama dans lequel elle jouait son propre rôle et dont voici un extrait.



Née en 1928 Bettie Page a débuté sa carrière en tant que mannequin puis s'est orienté vers les photos érotiques, le bondage et le style burlesque faisant ainsi scandale dans les années 50. C'est en 1955 qu'elle est couronnée reine des Pin-up lorsqu'elle fait la couverture de Playboy se créant une place de choix dans la Mansion du même nom. Une carrière à laquelle elle mettra fin dès 1958 se convertissant au Christianisme. Devenue peu à peu icône pop puis objet de culte dans les années 80 à la suite d'une republication de ses photoshots des années 50, elle a mené cette deuxième moitié de sa vie dans l'obscurité, loin des médias et de la scène.

En 1998 Bettie Page a fait l'objet de deux documentaires: Betty Page: Bondage Queen et Betty Page: Pin Up Queen, ce dernier étant une collection de performance burlesques. Puis en 2005 est sortit le biopic The Notorious Bettie Page avec dans le rôle titre Gretchen Mol, sur lequel je reviendrais d'ici la fin de la semaine.

En attendant voici quelques unes des vidéodanses burlesques de la miss. La première, ma préférée de toutes, est à mon avis ce qui se fait de mieux dans le genre. A la fois enfantin dans l'écriture et espiègle dans l'interprétation. L'art du tease dans toute sa splendeur.














Et puis aussi un petit reportage sur la miss




Je ne vous ai mis là que ce qui est PG rated au pire. Il y en a une autre que j'aime beaucoup par sa simplicité mais qui est plus dénudée (voir carrément dénudée) donc je vous laisse cliquer si vous voulez la regarder…



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mercredi 5 novembre 2008

Stanley Donen - Biographie

Parler de Chantons sous la pluie m'a donné envie de (re)-regarder les films de Stanley Donen. Parce que c'est bien beau de toujours évoquer Gene Kelly dès que l'on parle de ce film, mais s'il n'y avait pas eu Stanley Donen à ses côtés qui sait ce qu'aurait donné Chantons…? Si on met côte à côte Mariage Royal et Hello Dolly! on peut se poser la question (oui je n'aime pas Hello Dolly!).

Bref tout ça pour en venir au fait que je me suis donc replongée dans la filmographie de ce cher Stanley ce qui me donne de la jolie matière pour un tas de billets. Mais avant de partager avec vous tous ces films très riches, voici un retour sur sa carrière avec le portrait que j'avais écrit pour FilmDeCulte dans le cadre de mon dossier sur la comédie musicale hollywoodienne.


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"For me, directing is like having sex: when it's good, it's very good; but when it's bad, it's still good." Ainsi va la carrière de Stanley Donen. Des films cultes parfaits assortis d’oeuvres mineures remplies de charme et d’humour. Doté d’une solide formation de danseur et de chorégraphe, il s’est toujours appliqué à donner du rythme à ses images, utilisant à merveille tous les outils techniques mis à sa disposition. Plus connu et reconnu pour ses prouesses dans le développement de la comédie musicale d’après-guerre, il s’est également pleinement investi dans le renouveau de la comédie romantique au cours des années soixante. Une carrière en deux parties, rythmée par les goûts du public et le développement de l’industrie cinématographique.



THE BROADWAY MELODY

Né le 13 avril 1924 à Columbia, passionné par la danse, Stanley Donen quitte sa Caroline natale à l’âge de seize ans pour Broadway. Dès son arrivée, il est engagé comme chœur chantant et dansant dans Pal Joey, mis en scène et chorégraphié par George Abbott. Le jeune Stanley a du talent et se fait aussitôt remarquer par la vedette de la pièce, qui n’est autre que Gene Kelly. Les deux hommes s’entendent à merveille. L’ego surdimensionné de l’un se marie parfaitement avec la simplicité de l’autre. L’un se plaît à être l’homme des premiers plans, l’autre est ravi de rester dans son ombre. De douze ans son cadet, Stanley considère Gene comme un grand frère. En 1941, Gene, devenu grande star de l’artère new-yorkaise, est propulsé comme metteur en scène et chorégraphe du nouveau show Best Foot Forward. C’est tout naturellement qu’il propose à Stanley de l’assister. La pièce est un succès et lorsque Arthur Freed, le plus grand producteur de comédies musicales de Hollywood, leur propose de la transposer sur grand écran, les deux hommes font immédiatement route vers la Californie.


Pendant que Gene signe des contrats avec Freed, Stanley travaille sur l’adaptation comme chorégraphe (travail pour lequel il ne sera jamais crédité) et y obtient un petit rôle. L’histoire du trio le plus célèbre des films musicaux se met en place. 1944, Gene est en tête d’affiche aux côtés de Rita Hayworth dans La Reine de Broadway, de Charles Vidor, produit par Freed. Stanley devient assistant chorégraphe sur la plupart de ses films, dont notamment Escale à Hollywood (1945), dans lequel il signe la très célèbre scène de duo entre Gene et la souris Jerry (de Tom et Jerry), Living in a Big Way (1947) et Match d’amour (1949), réalisé par l’incontournable Bubsy Berkeley. Entre temps, Donen participe comme assistant chorégraphe à tous les films que Freed veut bien lui soumettre et rencontre ainsi les grandes stars du music-hall hollywoodien, de Mickey Rooney à Franck Sinatra, en passant par Cyd Charisse. Désormais membre à part entière de la section musicale de la MGM, appelé la Freed Unit, il est reconnu et apprécié de toute la profession. Ses idées chorégraphiques innovantes commencent à faire des émules, on lui confie les chorégraphies de séquences entières, voire même leur réalisation. C’est ainsi tout naturellement qu’en 1949, Freed propose à Gene et Stanley de réaliser leur premier film.



WHAT A WONDERFUL FEELING

Un Jour à New York est une grosse production qui se pose comme un quitte ou double pour le duo. Le casting rassemble Gene Kelly, Franck Sinatra et Betty Garrett, sur un scénario de Adolph Green (adapté de son succès de Broadway) et la musique est signée par Leonard Bernstein, ce qui se fait de mieux à la MGM à l’époque. Stanley, gonflé à bloc et très inventif, décide de quitter les studios hollywoodiens pour aller tourner dans les rues de New-York. Une première dans l’histoire de la comédie musicale. Les prises de vues de la ville sont superbes, les chorégraphies étonnantes et parfaitement maîtrisées. Le film est un succès et voit la naissance de la chanson New York, New York, chantée par Sinatra. Fort de cette nouvelle renommée, Stanley Donen est appelé par Arthur Freed pour réaliser en solo le film Mariage Royal, dont le premier rôle est tenu par Fred Astaire. Donen relève le défi. Il déjoue les lois de l’apesanteur en faisant danser la star sur les murs et le plafond de sa chambre d’hôtel. Le public et la profession sont émerveillés par l’inventivité visuelle du jeune cinéaste. En 1952, il retrouve Gene Kelly pour réaliser Chantons sous la pluie. Le film est un hommage aux anciens films musicaux, tout en en renouvelant le genre grâce aux chorégraphies audacieuses des deux hommes et devient la plus grande comédie musicale de tous les temps. Stanley Donen et Gene Kelly intègrent ainsi le cercle très fermé des grands réalisateurs de la Freed Unit, formant avec Vincente Minnelli et Charles Walters le quatuor le plus révolutionnaire des années cinquante. Mais le succès tapageur ne plaît guère à Stanley, lui qui a toujours eu l’habitude de se plaire dans l’ombre des grands, il a du mal à s’habituer aux pleins feux hollywoodiens.


Il décide alors de changer d’air, de revenir aux productions moins importantes, mais toujours de qualité. En 1953, il réalise Donnez-lui une chance avec Gower Champion, Bob Fosse et Debbie Reynolds. En 1954, il signe son deuxième grand succès musical, Les Sept femmes de Barberousse. Pour éviter qu’il ne tourne en extérieur comme il l’avait projeté, le producteur Jack Cummings lui accorde un budget des plus restreints. Mais Donen a plus d’un tour dans son sac. Il éclate les limites du genre en filmant ses chorégraphies drôles et aériennes en Cinémascope. Le résultat est époustouflant et le film est un triomphe. L’année suivante, il accepte de retourner travailler au sein de l’unité Freed aux côtés de Gene Kelly pour tourner une fausse suite de Un Jour à New York, intitulée Beau fixe sur New-York. Comme dans Barberousse, il utilise le cinémascope, signant une nouvelle chorégraphie d’anthologie: Gene Kelly et ses deux comparses dansent dans un petit square, des couvercles de poubelles métalliques coincés sous leurs pieds. Le film, qui se pose comme une critique de l’optimisme des comédies musicales et du développement de la télévision, est un cuisant échec. Stanley est piqué au vif, il quitte Freed et la MGM. A partir de 1957, il retrouve George Abbott et Bob Fosse pour réaliser des reprises de grandes pièces de Broadway, comme Pique-nique en pyjama et Damn Yankees. Mais les comédies musicales n’ont plus la côte à Hollywood et malgré la qualité de ses Drôles de frimousses avec Fred Astaire et Audrey Hepburn et autres Indiscret, il se voit obligé d’abandonner ce genre qu’il affectionne par dessus tout.



MAKE ‘HEM LAUGH

En dehors de la comédie musicale, Stanley Donen a du mal à trouver des sujets à la hauteur de ses envies et de son style très vivant. Il s’exile en Angleterre et ne se remet à la réalisation qu’à partir de 1960. Ses premières comédies romantiques, Once more with Feeling, Un Cadeau pour le patron et Ailleurs l’herbe est plus verte sont de petits succès totalement anodins, mais dans lesquels il commence à développer un nouveau concept, celui de la comédie romantique sophistiquée mêlée de suspense. Ce sont les deux ovnis Charade (1963) et Arabesque (1966) qui marquent son vrai retour en tant que réalisateur. Le premier, avec Audrey Hepburn et Cary Grant, se veut être une sorte de pastiche de La Mort aux trousses. Le second, mettant en scène Sophia Loren et Gregory Peck dans une intrigue invraisemblable, joue sur la déconstruction des images au travers de vitres et de miroirs. Les deux films sont volontairement artificiels et parodiques. Stanley Donen a trouvé un style qui lui est propre, l’utilisation intelligente du médium filmique. En 1967, il réalise son dernier grand chef-d’œuvre, Voyage à deux. Construit comme un kaléidoscope du temps, il est considéré comme le meilleur film de sa star Audrey Hepburn. Un réel bijou qui touchera le public lors de sa sortie.


Les années suivantes, Donen a du mal à se renouveler. Malgré le côté très moderne et travaillé de ses derniers films, son classicisme trop léché dérange le nouvel Hollywood, qui est en train de naître. Il signe en 1974 une adaptation ratée du Petit Prince, avec un caméo de Bob Fosse en serpent, avant de faire un dernier adieu à la comédie musicale dans Folie Folie. Tout lui échappe. En dernier recours, il s’essaye à la science-fiction en 1980 avec Saturn 3, le film part aux oubliettes. En 1984, il se retire du cinéma avec comme dernier film C’est la faute à Rio, une comédie romantique mettant en scène deux quadragénaires tombant amoureux de la fille de l’autre. N’ayant jamais abandonné son amour pour la comédie musicale, Stanley Donen est souvent appelé comme conseiller pour la télévision (il a entre autres chorégraphié l’épisode musical de la série Clair de lune en 1984) et participe régulièrement à des reportages sur le genre chéri d’après-guerre. En 1993, il s’est essayé à l’adaptation sur scène du célèbre film The Red Shoes, mais remporta un succès très mitigé. En 1998, l’académie des Oscars l’a récompensé pour sa carrière, pour fêter l’occasion le maître a livré sur la scène une petite démonstration de claquettes, égayant le public pour toute la soirée. La comédie musicale n’est pas morte, bien au contraire…





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mercredi 18 juin 2008

Cyd Charisse - Hommage


Cyd Charisse était une des dernières grandes personnalités de l’âge d’or de la comédie musicale encore en vie. Elle est décédée hier à l’âge de 87 ans, laissant derrière la plus belle des carrières. Elle était pour moi la meilleure danseuse de comédie musicale qu’il n’ait jamais existé, avec une qualité de mouvement incroyable et une façon de jouer sur les sentiments et les sensations inégalée. Je la trouve captivante en tous points même dans les scènes mélo qui m’intéressent moins.


Et puisque j’aime faire des cross over entre ce que j’écris ici et ce que j’écris pour FilmDeCulte, voici le mini portrait que j’avais écrit pour mon dossier Vincente Minnelli et que j’ai réadapté pour la news décès du site:

Cyd Charisse, la reine des comédies musicales de la MGM est décédée le 17 juin 2008 à l’âge de 87 ans. Danseuse née, Cyd Charisse entre au Ballet Russe à l’âge de treize ans. Dix ans plus tard, on la retrouve à Hollywood dans des rôles de ballerine dans Something to Shout About et Mission à Moscou. Une étiquette de sylphide qui lui colle à la peau et dont elle aimerait bien se débarrasser. La chance lui sourit en 1945 lorsqu’elle est engagée pour jouer une "poule" dans le Limehouse Blues de Ziegfeld Follies face à Fred Astaire. Ses longues jambes font chavirer tous les cœurs. Elle est immédiatement engagée à la MGM pour un contrat de sept ans qui se verra couronné en 1952 par les pas de deux de la séquence Broadway Melody de Chantons sous la pluie. Une green dancer tentatrice que l’on découvre à la suite d’un long panoramique sur sa jambe droite tendue sous le nez d’un Gene Kelly hagard. L’année suivante, ce sera au tour de Vincente Minnelli d’en faire son objet de tous les désirs dans Tous en scène. Elle y interprète symboliquement une ballerine en passe de devenir danseuse de musical. D’une légèreté renversante dans Dancing in the Dark, d’une sensualité enivrante dans Girl Hunt, elle devient l’un des pivots du cinéma de Minnelli et de la Freed Unit. Et la miss de continuer d’impressionner le public dans les bras de ses deux partenaires de choc Gene Kelly (Brigadoon de Vincente Minnelli et Beau fixe sur New York de Stanley Donen et Gene Kelly) et Fred Astaire (La belle de Moscou de Rouben Mamoulian). Sa carrière se fanant avec la comédie musicale dans les années 60, elle connaîtra un dernier sursaut grâce à sa quatrième collaboration avec Vincente Minnelli pour Quinze jours ailleurs. Furie lunaire, elle y représente les pulsions sexuelles du personnage de Kirk Douglas. Dans les années 70, 80 et début 90 on la verra en tant que guest dans de nombreuses séries et téléfilms.



Et puis en hommage, 3 de mes scènes préférées avec la Dame.

Chantons sous la pluie - Green dancer



Envoutante. J’ai beau connaître la chorégraphie par cœur pour l’avoir dansée, je ne m’en lasse jamais. J’adore la façon dont on la découvre et la façon dont ses jambes s’enroulent autour du corps de Gene Kelly.


Tous en scène - Dancing in the dark



L’une des plus belle transition de l’histoire de la comédie musicale avec cette marche dans le park dont les pas "normaux" se transforment peu à peu en pas de danse. C’est le grand art de Minnelli mais aussi de ces deux danseurs superbes. J’aime beaucoup tout le passage sur le banc de pierre.


Tous en scène - Girl Hunt



Ma scène préférée de tous les temps, tous genres confondus. Cette scène m’électrise. Je pourrais la regarder en boucle des heures, je ne m’en lasse pas. La façon de rentrer de Fred Astaire avec les épaules relevées. La façon don Cyd dégrafe et en lève son manteau en 2 temps. La façon dont elle traverse la salle en marchant sur le bout des pieds accrochée à son cou. La façon dont elle enchaîne contractions et cambrés lors de la traversée finale. La façon dont leurs jambes martèlent le sol. Je pourrais continuer des heures…

lundi 26 février 2007

[Portrait] Philippe Decouflé - Biographie

A suivre… Philippe Decouflé



Alors qu’il s’imaginait Rock star ou dessinateur de BD, Philippe Decouflé, passionné de cinéma de science-fiction, de comédie-musicale, de dessin animé, et de tout ce qui touche à l’illusion, s’est fait chorégraphe interprète contre-nature. De sa première vocation il a gardé un goût certain pour les mises en scènes tape à l’œil, les publics réactifs et un rapport très organique avec la musique. De la deuxième est née sa propension à l’élaboration d’une danse graphique aux lignes précises et souples et sa recherche perpétuelle de mouvements impossibles comme ceux qu’exécutaient ses héros issus de chez Franquin ou Tex Avery. Des constantes dans son écriture chorégraphique qu’il a développées et nourries de ses diverses formations et rencontres avec le mime Isaac Alvarez, le magicien Edernac à l’école du cirque d’Annie Fratellini, Alwin Nikolaïs, Merce Cunningham, Karol Armitage, Régine Chopinot et le photographe Jean-Paul Goude.

C’est en 1982 que Philippe Decouflé met en scène sa première création chorégraphique professionnelle, Duo en compagnie de Michèle Prélonge, et sa première réalisation filmique, La Voix des légumes. Une première année à l’image de l’ensemble de sa carrière qui inscrira ses créations dans une alternance constante de pièces et films, ces deux supports faisant pour lui partit d’une même recherche artistique. Primé au concours de Bagnolet l’année suivante pour Vague Café, Philippe Decouflé rencontre son premier grand succès public en 1986 avec Codex. Engonçant ses interprètes les costumes contraignants et boursouflés de Philippe Guillotel, il s’inspire du Codex Serafinianus juxtaposant à la manière d’un montage filmique des tableaux suivant les chapitres de ce livre étrange. Codex devient un film l’année suivante puis se voit revisité et rallongé donnant Decodex en 1995 et Tricodex en 2004, mis en scène avec l’Opéra National de Lyon.


La voix des legumes




Codex






Decouflé fait son chemin dans diverses sphères internationales. Entre 1987 et 1989 il crée Tutti pour le Groupe de Recherche Chorégraphique de l’Opéra de Paris transformant les danseurs en instruments de musique, réalise et chorégraphie les vidéo-clips de True Faith et She Drives Me Crazy, met en scène La Marseillaise, défilé du bicentenaire de la Révolution, sous la direction de Jean-Paul Goude et réalise une publicité pour Polaroïd qui lui vaudra le Lyon d’or au festival de Venise en 1990. Cette même année, alors qu’il met en scène un hommage à l’art du cirque avec Triton on lui propose de réaliser les cérémonies des J.O. d’Albertville (1992). Dans des costumes hallucinants imaginés par Philippe Guillotel, six-cents danseurs évoluent dans le stade Olympique suspendus à des filins, se déplaçant en patins à roulettes, faisant réapparaître l’esprit ludique de jeux olympiques. La renommée du chorégraphe atteint celle de la rock-star planétaires de ses rêves d’enfants.

Philippe Decouflé, calme le jeu, installe sa Compagnie DCA dans la Chaufferie de Saint-Denis et met en scène Petites Pièces Montées remplie d’hurluberlus à mi-chemin entre des personnages de Georges Méliès et le Fred Astaire marchant au plafond de Mariage Royal. C’est dans ce cadre post-Albertville que Carlo de Boutiny, lui propose de participer au Dernier Chaperon rouge. Chorégraphe et interprète pour ce court métrage atypique ses danses cartoonesques s’accordent parfaitement avec le travail mis en œuvre par Jan Kounen. A la sortie du tournage, Philippe Decouflé réalise Le P’tit Bal, une court métrage musical dans lequel il retranscrit en langage des signes arrangé à sa façon, les paroles de C’était bien de Bourvil. Le film remportera de nombreuses récompenses aussi bien dans les festivals consacrés à la danse qu’aux courts métrages.


Le Dernier Chaperon rouge




Le P'tit Bal





Chorégraphe, interprète, réalisateur, Philippe Decouflé poursuit habilement une carrière sans faute. Mélangeant plus que jamais danse et cinéma il leur rend hommage en 1997-1998 en accouchant de trois œuvres remarquables se faisant échos tels un triptyque : la cérémonie d’ouverture du cinquantième Festival de Cannes, le film Abracadabra et la pièce Shazam!. Jouant sur le cadrage, le montage, et la valeur de plan il investit les scènes d’écrans sur lesquels se dédoublent les danseurs, les écrans d’espaces scéniques encadrant les acteurs. Decouflé atteint ici la quintessence de son art. Cette idée du dédoublement se retrouvera dans ses pièces suivantes jouant sur les ombres projetées : son tout premier solo - intitulé simplement Solo, rappelant ainsi sa première pièce, Duo – et sa dernière pièce, Iris, devenue 2 Iris en 2004 et un film en 2005.


Variation autour d'Iris





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