Chicago (2002)
Continuons dans les rattrapages de films étant sortis avant la création de ce blog. Une fois de plus il s'agit d'une critique que j'avais écrite pour FilmDeCulte lors de la sortie du film en 2002.
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Chicago
USA, 2002
Réalisation: Rob Marshall
Chorégraphies: Rob Marshall d'après l'œuvre de Bob Fosse
Janvier 1929, les cabarets de Chicago sont pleins à craquer d'une foule avide de paillettes et de sensations fortes. Dans les entrailles de l'Onyx Club sévit la sulfureuse Velma Kelly, idolâtrée par la blondinette Roxie Hart, qui ne désespère pas de monter sur scène à ses côtés grâce à une entrevue avec le directeur du cabaret promise par son amant. Mais, se voyant trompée par ce dernier, Roxie le tue. En prison, elle retrouve Velma, qui avait refroidi un mois plus tôt son mari et sa soeur. Promises à la potence, leur seule chance est d'embaucher le célèbre avocat Billy Flynn...
THEY HAD IT COMIN'
Après Moulin Rouge en 2001, voici venu Chicago, nouvelle bombe musicale pailletée. Contrairement à Baz Lurhmann, qui avait signé un scénario original, Rob Marshall utilise la bonne vieille recette des années 20, celle là même qui avait rendu Bubsy Berkeley maître de cet art. A la manière des premières grandes comédies musicales, Chicago est une adaptation à l'écran d'un show à succès de Broadway. L'histoire est née en 1926 sous la plume de Maurine Dallas Watkins, talentueuse journaliste de Chicago, dans une version théâtrale inspirée d'un fait divers qui avait défrayé les chroniques de l'époque. Après de nombreuses représentations sur scène et une adaptation au cinéma en 1927, la pièce tombe dans l'oubli jusqu'à l'arrivée de Bob Fosse en 1975. Avec l'aide de Fred Ebb et John Kander, le Roi de Broadway décide de transformer la pièce en comédie musicale. Le résultat est stupéfiant. "Welcome. Ladies and Gentlemen, you are about to see a story of murder, greed, corruption, violence, exploitation, adultery, and treachery - all those things we all hold near and dear to our hearts. Thank you...". Voilà ce que promet Chicago dès son ouverture, un show euphorique, sexy, drôle et sarcastique, traitant de thèmes universels constamment dans l'air du temps. Toujours à l'affiche sur Broadway et exporté à Londres dans les années 90, le spectacle, couronné de plusieurs Tony Awards, est devenu un incontournable de l'artère New-Yorkaise. Il n'est alors pas étonnant de le voir porté à l'écran dans une adaptation musclée nommée treize fois aux oscars.
YOU CAN LIVE THE LIFE YOU LIKE
Le principal intérêt du film réside dans son statut d'adaptation. Comment transposer un spectacle de cette ampleur au cinéma sans altérer sa qualité? Bob Fosse avait conçu sa comédie comme une revue de Music-Hall dans laquelle les danseurs s'adressent en chantant au public et où les morceaux sont liés, non par des dialogues, mais par les annonces d'un chef d'orchestre/présentateur de spectacle. Pour palier le problème de théâtralité qu'aurait pu entraîner une adaptation rigoureuse de la pièce, Rob Marshall a transformé toutes les scènes chantées et dansées en fantasmes imaginés par Roxie. Elle qui rêve de devenir chanteuse de cabaret, la voilà qui projette sur la scène de l'Onyx Club ses moindres désirs et pensées intimes, nous entraînant dans un monde où tous les protagonistes sont vus à travers son regard et où l'on n'aurait d'yeux que pour elle. Son personnage apparaît ainsi d'une grande complexité. Ambitieuse, égocentrique et schizophrène, sa seule envie est de séduire pour échapper à la solitude insupportable dans laquelle elle se trouve.
Pour rendre ces intrusions spectaculaires plus crédibles, Rob Marshall s'est servi d'une esthétique très travaillée, basée sur les divers courants artistiques des années 20 et les différents styles de spectacles que l'on trouvait à l'époque. S'inspirant de ce qu'avait mis en place Fosse, Kander et Ebb, ses chorégraphies se placent comme des références aux grands shows du début du XXème siècle, comme les Ziegfield Folies, Show Boat ou encore la revue King of Jazz. Les personnages sont tour à tour danseurs de charleston, de tango, de claquettes, de cabaret, meneuses de revue ou clown triste. Le tout évolue dans le très élégant Onyx Club. Teinté de couleurs chaudes soulignées de dorures élégantes, baigné de lumières filtrées jouant sur les ombres, les contre jour et les reflets, ce lieu dont l'onirisme est poussé jusqu'à l'excès permet de distinguer clairement le rêve de la réalité. Cette dualité se retrouve également dans les costumes de Roxie. Alors que dans le réel ses habits sont de couleurs neutres, passant totalement inaperçus (contrairement à ceux de Velma), ses fantasmes la laissent apparaître plus étincelante que jamais moulée dans des tenues sexys et pailletées.
GIVE 'EM ACT WITH LOTS OF FLASH IN IT
Pour servir ce jeu de séduction et de poudre aux yeux, Rob Marshall a bénéficié d'un casting de rêve. Renée Zellweger, aux allures d'une Marilyn à mi chemin entre la Lorelei de Les hommes préfèrent les blondes et la Pola de Comment épouser un millionnaire, se dandine et chante avec brio les solo de Roxie Hart. Un tour de force salué par les critiques pour cette actrice qui n'avait jamais abordé le style de la comédie musicale. Richard Gere de son côté cabotine un peu dans un rôle assez proche de celui qu'il tenait dans Cotton Club. Et même si, en familier des comédies musicales, il signe de parfaits tours de chants et de claquettes, il apparaît regrettable que le premier choix plus charismatique de Hugh Jackman pour interpréter Billy Flynn n'ait pas été suivi. Car la réelle star du film n'est autre que Catherine Zeta-Jones. Pleine de fougue, elle illumine l'écran (en particulier dans le sublime "Cell-block Tango") laissant derrière elle tous ses partenaires. A sa voix envoûtante se mêle une danse énergique, sexy et millimétrée qui frise la perfection. Cynique jusqu'au bout des ongles, elle incarne de main de maître une Velma Kelly désemparée, se voyant doublée par la novice blondinette qu'est Roxie. Les seconds rôles sont également servis par du beau monde. Queen Latifah et John C. Reilly se montrent parfaits dans leurs rôles respectifs. L'une en voluptueuse matrone intéressée signe un numéro de meneuse de revue ("When you're good to Mama") impeccable, l'autre en mari bafoué remet au goût du jour le superbe air de "Mister cellophane". Pas moins de quatre nominations aux Oscars ont été accordées à ce superbe casting pour compléter les neuf autres, plus "techniques" (dont ceux de meilleur film et meilleur réalisateur).
Note:
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Chicago
USA, 2002
Réalisation: Rob Marshall
Chorégraphies: Rob Marshall d'après l'œuvre de Bob Fosse
Janvier 1929, les cabarets de Chicago sont pleins à craquer d'une foule avide de paillettes et de sensations fortes. Dans les entrailles de l'Onyx Club sévit la sulfureuse Velma Kelly, idolâtrée par la blondinette Roxie Hart, qui ne désespère pas de monter sur scène à ses côtés grâce à une entrevue avec le directeur du cabaret promise par son amant. Mais, se voyant trompée par ce dernier, Roxie le tue. En prison, elle retrouve Velma, qui avait refroidi un mois plus tôt son mari et sa soeur. Promises à la potence, leur seule chance est d'embaucher le célèbre avocat Billy Flynn...
Après Moulin Rouge en 2001, voici venu Chicago, nouvelle bombe musicale pailletée. Contrairement à Baz Lurhmann, qui avait signé un scénario original, Rob Marshall utilise la bonne vieille recette des années 20, celle là même qui avait rendu Bubsy Berkeley maître de cet art. A la manière des premières grandes comédies musicales, Chicago est une adaptation à l'écran d'un show à succès de Broadway. L'histoire est née en 1926 sous la plume de Maurine Dallas Watkins, talentueuse journaliste de Chicago, dans une version théâtrale inspirée d'un fait divers qui avait défrayé les chroniques de l'époque. Après de nombreuses représentations sur scène et une adaptation au cinéma en 1927, la pièce tombe dans l'oubli jusqu'à l'arrivée de Bob Fosse en 1975. Avec l'aide de Fred Ebb et John Kander, le Roi de Broadway décide de transformer la pièce en comédie musicale. Le résultat est stupéfiant. "Welcome. Ladies and Gentlemen, you are about to see a story of murder, greed, corruption, violence, exploitation, adultery, and treachery - all those things we all hold near and dear to our hearts. Thank you...". Voilà ce que promet Chicago dès son ouverture, un show euphorique, sexy, drôle et sarcastique, traitant de thèmes universels constamment dans l'air du temps. Toujours à l'affiche sur Broadway et exporté à Londres dans les années 90, le spectacle, couronné de plusieurs Tony Awards, est devenu un incontournable de l'artère New-Yorkaise. Il n'est alors pas étonnant de le voir porté à l'écran dans une adaptation musclée nommée treize fois aux oscars.
Le principal intérêt du film réside dans son statut d'adaptation. Comment transposer un spectacle de cette ampleur au cinéma sans altérer sa qualité? Bob Fosse avait conçu sa comédie comme une revue de Music-Hall dans laquelle les danseurs s'adressent en chantant au public et où les morceaux sont liés, non par des dialogues, mais par les annonces d'un chef d'orchestre/présentateur de spectacle. Pour palier le problème de théâtralité qu'aurait pu entraîner une adaptation rigoureuse de la pièce, Rob Marshall a transformé toutes les scènes chantées et dansées en fantasmes imaginés par Roxie. Elle qui rêve de devenir chanteuse de cabaret, la voilà qui projette sur la scène de l'Onyx Club ses moindres désirs et pensées intimes, nous entraînant dans un monde où tous les protagonistes sont vus à travers son regard et où l'on n'aurait d'yeux que pour elle. Son personnage apparaît ainsi d'une grande complexité. Ambitieuse, égocentrique et schizophrène, sa seule envie est de séduire pour échapper à la solitude insupportable dans laquelle elle se trouve.
Pour rendre ces intrusions spectaculaires plus crédibles, Rob Marshall s'est servi d'une esthétique très travaillée, basée sur les divers courants artistiques des années 20 et les différents styles de spectacles que l'on trouvait à l'époque. S'inspirant de ce qu'avait mis en place Fosse, Kander et Ebb, ses chorégraphies se placent comme des références aux grands shows du début du XXème siècle, comme les Ziegfield Folies, Show Boat ou encore la revue King of Jazz. Les personnages sont tour à tour danseurs de charleston, de tango, de claquettes, de cabaret, meneuses de revue ou clown triste. Le tout évolue dans le très élégant Onyx Club. Teinté de couleurs chaudes soulignées de dorures élégantes, baigné de lumières filtrées jouant sur les ombres, les contre jour et les reflets, ce lieu dont l'onirisme est poussé jusqu'à l'excès permet de distinguer clairement le rêve de la réalité. Cette dualité se retrouve également dans les costumes de Roxie. Alors que dans le réel ses habits sont de couleurs neutres, passant totalement inaperçus (contrairement à ceux de Velma), ses fantasmes la laissent apparaître plus étincelante que jamais moulée dans des tenues sexys et pailletées.
Pour servir ce jeu de séduction et de poudre aux yeux, Rob Marshall a bénéficié d'un casting de rêve. Renée Zellweger, aux allures d'une Marilyn à mi chemin entre la Lorelei de Les hommes préfèrent les blondes et la Pola de Comment épouser un millionnaire, se dandine et chante avec brio les solo de Roxie Hart. Un tour de force salué par les critiques pour cette actrice qui n'avait jamais abordé le style de la comédie musicale. Richard Gere de son côté cabotine un peu dans un rôle assez proche de celui qu'il tenait dans Cotton Club. Et même si, en familier des comédies musicales, il signe de parfaits tours de chants et de claquettes, il apparaît regrettable que le premier choix plus charismatique de Hugh Jackman pour interpréter Billy Flynn n'ait pas été suivi. Car la réelle star du film n'est autre que Catherine Zeta-Jones. Pleine de fougue, elle illumine l'écran (en particulier dans le sublime "Cell-block Tango") laissant derrière elle tous ses partenaires. A sa voix envoûtante se mêle une danse énergique, sexy et millimétrée qui frise la perfection. Cynique jusqu'au bout des ongles, elle incarne de main de maître une Velma Kelly désemparée, se voyant doublée par la novice blondinette qu'est Roxie. Les seconds rôles sont également servis par du beau monde. Queen Latifah et John C. Reilly se montrent parfaits dans leurs rôles respectifs. L'une en voluptueuse matrone intéressée signe un numéro de meneuse de revue ("When you're good to Mama") impeccable, l'autre en mari bafoué remet au goût du jour le superbe air de "Mister cellophane". Pas moins de quatre nominations aux Oscars ont été accordées à ce superbe casting pour compléter les neuf autres, plus "techniques" (dont ceux de meilleur film et meilleur réalisateur).
Note:
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4 commentaires:
Un jour je le verrai à Broadway, un jour...
.... And All That Jazzzzzz .... Lalalala lalala...
Marlène > Il faut!!!!
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Manu > Atcha, Woopee!!!
substantially that's what I neglect oft with the node to get hold of an Orchard apple tree to be grateful for nil to are the symptoms of impetigo?
Here is my homepage: bactria infection
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